Destination Finale 3

dvd rama a écrit:



Et c'est reparti pour un tour… de manège ! Rien de tel qu'un grand huit pour symboliser ce cinéma roller-coster, auquel les créateurs de Destination Finale se vouent corps et âme. Un cinéma qui a explosé avec succès dans un deuxième film délirant et jubilatoire. Après un premier épisode mou du genou, malgré son postulat original et ses bonnes intentions, nous nous sommes laissés happer par le spectaculaire et onéreux carambolage de sa suite, qui imposait sans sourciller un extravagant sadisme en débitant ses protagonistes en petits morceaux pendant, et surtout après, la dite séquence. Un charcutage en règle assez surprenant, compte tenu du public auquel il s'adressait (celui chloroformé par Scream et ses ersatz). Aux vues de ces deux premiers opus, on imaginait assez mal un troisième volume aussi délirant. En partie seulement, car si la folie générale s’impose avec force, faisant même de l'ombre à la mort, l’ensemble manque d’effets de surprise.




Fort d'un succès certain, Destination Finale 3 s'apprête déjà a massacrer quelques ados de plus en DVD zone 2. Au programme : deux DVD plein à craquer. A commencer par le film qui bénéficiera d'une piste anglaise Dolby Digital 5.1 EX, ainsi que de pistes française Dolby Digital 5.1 et DTS. Des sous-titres dans la langue de Molière seront bien évidemment de la partie. L'impressionnante liste des bonus sera répartie sur les deux disques.




Les bonus :
Le commentaire audio du réalisateur
Une fonction interactive permettant de choisir pendant le film quels personnages mourront ou pas, à l'aide de scènes alternatives en VO ST et VF
Le plan de la mort : Making of de 89 minutes
Les coups du destin : Quelles sont les chances de survie (6minutes)
Tant qu'il y aura des ados : les codes du slasher (24 minutes)
Les accidents programmés (20 minutes)
Coup de projecteur : Le bruitage, le crash et l'explosion (13 minutes)
La scène intégrale : Le poste de police
Les bandes annonces


Enfin, les fans de la série pourront s'offrir l'intégrale Destination Finale dans un coffret regroupant les trois films.




Disponible en France le 19 octobre 2006

Rigolo à voir une fois – en salles si possible pour l'euphorie générale – Destination Finale 3 aurait normalement du finir en dernière page du catalogue de Metropolitan comme tout titre de seconde partie de soirée. Si dans son fond, le film ne fonctionnera que trop peu avec ses "Bing ! Bang ! Ouille ! Attention ! Quoi ? Tchac ! Je t'avais prévenu ! Arrrgh !" et autres flatteries du même tonneau, les créateurs du film se sont suffisamment hâtés pour compenser cette seconde motivation et exploser les limites du DVD comme personne n'avait jamais osé le faire. Ou plutôt oublié de le faire. Tout était pourtant là, sous la main, la possibilité de modifier à volonté le montage d'un film, d'en enlever des parties, d'en ajouter d'autres… Mais les bonnes vieilles habitudes se sont installées et pour le commun des mortels, acheter un disque pourtant versatile (le V de DVD donc) ne s'est limité qu'au film, à un commentaire souvent vite torché, 3 pauvres scènes coupées, un making of promo d'un quart d'heure et une séquences en story-board pour la forme. Le café et l'addition serions-nous tenté d'ajouter. Jouer de la zapette sur ce titre pourtant inattendu force le respect et réinvente le terme "interactivité".



Premier choix, regarder le film. Normal jusque là. Mais Destination Finale 3 nous permet surtout d'être sadiquement le décideur de ce qui arrivera individuellement aux personnages en choisissant la fonction "Décide de leur sort", à travers une exemplaire utilisation du seamless-branching. L'idée du "film dont vous êtes le héros" était déjà stimulante en soi puisque nous sommes bien loin des rajouts hasardeux au montage de scènes coupées (on pense aux DVD de 24 heures chrono) et qu'il s'agit ici de véritables alternatives scénaristiques conçues et pensées à l'avance pour le DVD dans une qualité confondante, et qu'à l'instar des "livres dont vous êtes le héros", il nous est régulièrement proposé de faire un choix. Or on nous propose ici, non pas d'être le héros, mais d'être tout simplement la mort elle-même.





Dès lors qu'un gus ou qu'une insupportable bimbo s'approche d'un engin potentiellement dangereux, il nous est demandé si oui ou non elle doit traverser la rue, ou appuyer sur un bouton, avec des issues parfois inattendues puisque la victime ne sera pas forcément celle que l'on croit avoir choisi et qu'au final, en fonction des décisions, les survivants et les victimes ne seront pas nécessairement les mêmes que dans le montage cinéma. Jamais la sensation d'interagir directement avec le film n'a été aussi convaincante, d'autant plus que si les idées sont bel et bien là, Metropolitan (NewLine pour l'édition américaine) s'est donné les moyens de proposer les choses en bien. Ainsi, les morceaux alternatifs sont au format, au master identique à celui du film et proposés en version originale et française 5.1 ainsi qu'en VF DTS, modifiables à la volée de surcroît. Pour couronner le tout, les ajouts et les propositions sont effectués à travers des transitions fluides du plus bel effet sans qu'une coupure se fasse sentir. Il est difficile alors de ne pas se prendre au jeu.

Bien entendu, nous n'avons pas pu nous empêcher de tester ce drôle de jouet pour vous, et vous listons dans les pages suivantes les principales variantes proposées. Si vous n'avez pas encore vu le film, nous vous déconseillons de lire ce qui suit.

Et moi je vis ma vie à pile ou face !

Changer le destin des personnages indépendamment les uns des autres ne signifie pas pour autant qu'il est impossible de changer leur destin collégialement. Qui ne s'est pas dit, fasciné devant la crétinerie de certains scénarios "C'est idiot, mais sans cela, il n'y aurait pas de film !"? Et justement sur ce point que la première modification de Destination Finale 3 intervient puisque l'on peut tout simplement annuler le film. En faisant tirer les personnages à pile ou face, choisir pile oriente le film vers une intrigue qui prendra fin au bout de vingt minutes.







Tétanisés ou agacés par l'attitude de Wendy après sa vision cauchemardesque, les quatre personnages principaux décident de la suivre et sortent tout simplement indemnes du manège. Les autres, censés mourir plus tard dans le film, restent et bord et meurent donc plus tôt que prévu. Tout va bien pour les uns et tout va mal pour les autres, restons en là ! Là où les créateurs ont su garder leur sens de l'humour, c'est dans les bios à venir des protagonistes, virant parfois dans le n'importe quoi total. Donc drôle.

Saignantes ou à point ?

En choisissant face, le film continue donc sur sa lancée jusqu'à la fameuse scène d'UV. Il nous est alors proposé de choisir la température souhaitée (en fahrenheit) pour cuire nos deux poulettes en brochette. 73° et l'intrigue demeure la même, à savoir deux pouffes qui restent coincée dans leur grille pain respectif, 76° et l'une des deux parvient à s'extirper de son piège mortel.







Pas trop longtemps quand même puisqu'une planche l'assomme, avant que la donzelle reprenne conscience pour se relever et aller sauver sa copine. Tout va bien jusqu'à qu'un coup de jus malheureux permette non seulement celle qui était encore allongée de s'électrocuter sauvagement, mais également celle qui avait survécue puisqu'elles se tenaient la main à ce moment là.

T'as le cerveau qui mouline !

Encore un choix qui changera tout puisque si vous refusez de klaxonner dans la séquence du drive in, les héros parviendront à sortir in extremis de leur voiture avant que le camion ne l'écrase et scalpe par la même occasion le conducteur garé juste devant, tout comme le film. En revanche, user de l'avertisseur sonore permet aux héros de reconnaître leur ami Frankie, qu'ils sauveront. Le gus survit donc à son destin tragique et reste le seul survivant officiel de Destination Finale 3.










Dans un esprit de logique, on le retrouvera d'ailleurs un peu plus tard dans le film, et si l'on se demande soudainement si sauver Frankie était une bonne idée, choisir "oui" permettra de constater que ce pervers se sera par la suite fait arrêté pour avoir filmé des petites culottes, mais aussi des oiseaux et la nature. Vidéo de 9minutes à l'appui.







Et pour le plaisir, un petit rappel de ce qui arrive si on ne vient pas à son secours :

Tout dans les bras, rien dans la tête !

Dans le genre vite fait, bien fait, la séquence de la salle de sport ne perd pas de temps en palabre dans la version alternative – en choisissant Jeter un œil quelques secondes avant – et va directement à l'essentiel. La future victime demande aux héros ce qu'ils fichent là et "Boum !" la super migraine.







T'es tombé dans le panneau !

Plus tard dans le film surviendra une séquence qui changera radicalement le reste de l'intrigue. L'un des protagonistes, considéré comme dangereux auprès de Wendy manque de recevoir un panneau sur la tronche : on nous demande alors de sauter d'un côté ou de l'autre pour l'éviter. Sauter à droite demeure un mauvais présage puisque le malheureux finira en charpie. Sauter à gauche ne sera guère utile puisque seule un morceaux du bonhomme parviendra à sortir sur la gauche, comme dans la version cinéma, et c'est ainsi que le film continuera normalement.









En revanche, sauter sur la droite conjurera le sort, et les trois derniers personnages s'en sortent indemnes. Le film s'achève bientôt, tout est bien qui fini bien. Une fin alternative assez frustrante.

Accroches tes mains à ma taille pour pas que la chenille déraille !

En laissant le film continuer sa route, à savoir dans la dernière scène ferroviaire, deux dernières options nous sont offertes. Observer le plan de métro permettra d'une part de découvrir, selon notre envie, une coupure de journal interactive, entièrement traduite en français, dans laquelle il nous y est expliqué ce qu'il est arrivé aux héros du film précédent.






Mais ce dernier changement essentiel ne laisse plus la moindre chance aux héros puisque si dans la version salle, l'accident final était une prémonition de plus avec une issue incertaine, ce choix propose le même déraillement qui est cette fois-ci bien réel. Chose rare dans un slasher, le film se conclut sur l'explosion pure et simple de l'héroïne principale par un second train lancé à pleine vitesse sur elle.







En conclusion, le DVD de Destination Finale 3 offre bien plus qu'une interactivité banale, et parvient à amuser une seconde fois là où le film seul aurait peut-être lassé. Et en ça, le DVD affirme enfin son statut de support révolutionnaire.